mercredi 28 janvier 2009

Annuels SAP : Une belle croissance qui n'empêche pas la suppression de 3 000 postes en 2009


Edition du 28/01/2009 - par Maryse Gros

"Exercice clos le 31 décembre 2008
Chiffre d'affaires : 11,57 Md€ (+13% normes US GAAP)
Bénéfice net : 1,88 Md€ (-2%)

Malgré la crise, certains acteurs de la IT ont pu tirer leur épingle du jeu en 2008, en partie grâce à leur stratégie de croissance externe. C'est le cas de SAP, dont l'action a progressé de 6% à la bourse de Frankfort, après l'annonce de ses résultats. Son chiffre d'affaires annuel s'établit à 11,57 Md€ pour l'année 2008, en progression de 13% en incluant l'activité de Business Objects dans sa comparaison avec l'année 2007. Le bénéfice opérationnel progresse de 4% à 2,84 Md€. La marge opérationnelle, en revanche, est impactée par le rachat de BO, dont les coûts de fonctionnement étaient supérieurs à ceux de SAP. Elle tombe à 24,6% du chiffre d'affaires, contre 26,7% l'an dernier. Le bénéfice net recule de 2% à 1,88 Md€ (1,91 Md€ en 2007).

L'exercice 2009 de SAP sera beaucoup plus incertain et le numéro 1 mondial des logiciels d'ERP prévoit, d'ici à la fin 2009, de supprimer 3 000 postes sur un effectif mondial de 51 500 salariés. Pour y parvenir, il va réduire au minimum ses recrutements et tabler sur les départs « naturels ». Mais il prévoit aussi un plan de départs volontaires. Pour l'instant, aucun détail n'est fourni sur la répartition des suppressions par zone géographique ni par domaines d'activité. On en saura sans doute davantage sous peu puisque l'éditeur s'apprête à entamer les discussions avec les partenaires sociaux. En passant de 51 500 à 48 500 collaborateurs, il prévoit d'économiser de 300 à 350 M d'euros sur ses coûts annuels pour commencer 2010.

+30% sur les ventes de licences et de maintenance en France au 4e trimestre

Sur l'année 2008, SAP a réalisé globalement une croissance de 14% sur ses ventes de licences logicielles et de maintenance (calculées suivant les normes US GAAP). Mais ces performances sont, là aussi, atteintes à périmètre courant, c'est-à-dire en tenant compte de l'absorption du Français Business Objects, le 21 janvier 2008. A périmètre constant, c'est-à-dire sans tenir compte du rachat, les ventes de licences et de maintenance de SAP n'ont progressé que de 6% d'une année sur l'autre (un calcul réalisé en outre à taux de change constant et sans s'appuyer sur les normes US GAAP).

En France, SAP a réalisé une progression de 46% sur le chiffre d'affaires total en 2008. « La fin d'année a été forte, avec une progression de 30% des ventes de licences et de maintenance », détaille Pascal Rialland, DG de la filiale française. « Après une période de grave incertitude entre le 15 septembre et fin octobre, il y a eu un apaisement et un effet d'amortisseur dans l'économie française qui nous a permis de rester sur une dynamique très positive », explique le dirigeant. Depuis son arrivée à la tête de SAP France, il y a trois ans, le chiffre d'affaires de la filiale française a doublé.

Le succès non démenti du décisionnel de BO

Toujours dans l'Hexagone, l'activité liée aux solutions décisionnelles de Business Objects a, à l'évidence, tiré les revenus vers le haut, alors même que BO avait déjà des parts de marché importantes sur le secteur. Quatre offres ont très bien fonctionné : Profit & Cost Management (héritée de BO/ALG), la planification budgétaire acquise avec le rachat d'OutlookSoft, Financial SCM qui permet d'optimiser la gestion de la trésorerie (une offre BO/Cartesis) et, enfin, la gestion des risques et de la conformité rachetée avec Virsa).

D'autres domaines ont bien marché. « Le manufacturing, l'un de nos secteurs historiquement fort, a beaucoup investi ces derniers temps, même s'il est par ailleurs touché par la crise, souligne Pascal Rialland. D'une part, parce que ces entreprises ont voulu réduire les temps de déploiement de leurs projets pour en réduire les coûts. D'autre part, parce qu'elles ont voulu accélérer l'alignement de leurs équipes sur les mêmes outils informatiques et les mêmes processus ».
Parmi les contrats remportés, le DG de SAP France cite notamment Areva et Schneider Electric.

Les ventes ont moins bien marché sur le secteur public, comparé à 2007 avec Chorus et l'Assurance maladie universelle (AMU). En revanche, sur 2009, la filiale a de gros projets en ligne de mire (notamment l'Opérateur national de paye ou ONP pour les fonctionnaires civils). « Il y a énormément à faire dans la réforme de l'Administration », pronostique Pascal Rialland.

Du côté des PME, la filiale française a réalisé une progression de 39% en 2008 sur l'ensemble de cette activité qui vise les entreprises réalisant moins de 500 M€ de chiffre d'affaires. Dans cet ensemble, il convient de distinguer l'augmentation de 116% sur sa ligne de produits Business One, destinée aux PME de moins de 200 personnes."

mercredi 14 janvier 2009

Quand la crise révèle la nouvelle tendance de la business intelligence : faire plus avec moins !

Source
par Alexandre SCHNEIDER, Président de Prelytis



Quand la crise révèle la nouvelle tendance de la business intelligence : faire plus avec moins !
Initialement perçue comme une simple turbulence impactant les grands organismes financiers, la crise que nous connaissons aujourd’hui semble avoir des répercussions importantes sur l’économie réelle et par extension sur la rentabilité des entreprises. Dans cette situation, le pilotage et la prise de décisions en temps réel reposant sur des indicateurs concrets est indispensable. Le pilotage de l’activité doit alors être abordé dans son ensemble et permettre de prendre des décisions prenant en compte un ensemble de paramètres stratégiques mais également opérationnels !

Les outils décisionnels aident à mieux piloter, à prendre de meilleures décisions...nous entendons cela depuis des années et connaissons tous les bénéfices de la business intelligence mais qu'est ce que la crise a réellement changé ?

Les exigences des entreprises ont changé : elles veulent des solutions de type « quick wins ». Des solutions qui s'installe sans impact sur le système d'information existant, qui se mettent en place en quelques jours ou semaines au maximum et qui sont immédiatement adoptés par les utilisateurs.

Au delà des fonctionnalités, ces exigences sont passées d'un statut « utile » à un statut « critique » pour le projet; retour sur investissement oblige. Le marché ne s'y est pas trompé et la crise a accentué une tendance déjà bien identifié depuis quelques années : l'apparition d'offres de business intelligence alternatives permettant de faire plus, plus rapidement avec moins de ressources !

La crise joue le rôle d'un révélateur de ces besoins de rapidité et de flexibilité accrus. Lorsqu'une PME, une direction fonctionnelle ou une filiale a besoins d'indicateurs et de tableau de bord de pilotage, ce n'est pas dans 3 ou 6 mois mais pour aujourd'hui !

Le directeur d'un département fonctionnel d'une grande entreprise m'expliquait récemment qu'il n'avait pas le temps de mettre en place les « outils groupe » car cela prendrait au minimum 6 mois pour avoir ses tableaux de bord initiaux (sans parler des modifications) et qu'il ne pouvait pas se permettre de « naviguer à vue » 6 mois de plus. Le temps n'est plus aux solutions longues et complexes à mettre en oeuvre : un projet de business intelligence doit être mis en place en quelques semaines au maximum.

Ces besoins donnent ainsi naissance à ces offres de nouvelle génération, apportant un excellent rapport fonctionnalités / delais de mise en place et financièrement abordables. Des offres packagées ou SaaS arrivent sur le marché exploitant des technologies récentes et une logique de vente pragmatique basée sur du « try & buy » où le client utilise et teste la solution avant de l'acheter loin des présentations des commerciaux.

La crise a ainsi joué un rôle important dans l'accélération de l’évolution des demandes des entreprises. Nous pouvons le constater : contraintes au pragmatisme, les directions fonctionnelles font désormais passer leurs besoins de rapidité, de flexibilité et leurs contraintes de budget avant tout. Non le marché de la BI n'est pas un marché totalement mature, car les besoins et les usages évoluent et les professionnels de l’industrie IT doivent répondre aux attentes d’entreprises plus que jamais réceptives à des réponses opérationnelles et édulcorées de toute couleur marketing.